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Thème
Apprentissage

Dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, plus de la moitié des élèves des petites classes n’atteignent pas le niveau minimum de compétences en lecture.

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Cible 2030

100 % des enfants atteignent un niveau minimal de compétence en lecture dans les premières années d’études.

Les trajectoires d’apprentissage indiquent le nombre d’années nécessaires pour que les enfants acquièrent les compétences de base. Étant donné que ces trajectoires suivent le rythme de l’apprentissage au niveau du système, elles peuvent nous aider à comprendre combien d’enfants éprouvent des difficultés pour acquérir ces compétences, quand et comment intervenir, ainsi que la façon dont différentes politiques pourraient influer sur le faible niveau d’apprentissage, qui représente un défi urgent.

Que révèlent les trajectoires d’apprentissage ?

Dans l’idéal, les trajectoires d’apprentissage devraient prendre la forme d’une ligne ascendante raide. Cependant, trop souvent, on observe des trajectoires plates, qui signalent un rythme d’apprentissage lent. Un apprentissage lent pendant les premières années peut avoir des conséquences à long terme. En effet, lorsque les enfants ont pris du retard et que le programme d’enseignement passe à un contenu plus avancé, ils ne peuvent pas l’appréhender car ils ne maîtrisent pas les compétences prérequises.

Les trajectoires de nombreux pays révèlent que le rythme de l’apprentissage est bien trop lent, et qu’il en va ainsi dès le début de la scolarité. Lors des deux premières années d’enseignement, alors que les objectifs mondiaux et de nombreux programmes d’enseignement nationaux partent du principe que les enfants apprennent à lire, seuls une petite minorité d’enfants le font réellement.

Ces compétences sont des prérequis pour l’apprentissage futur et sont mesurées ici par le fait que les enfants puissent lire à voix haute une histoire simple de 70 mots (par exemple, « Manh est dans la classe deux. ») et répondre à cinq questions simples s’y rapportant (par exemple, « Dans quelle classe est Manh ? »). Ces compétences de base sont généralement inférieures au niveau de compétence minimal défini par l’indicateur mondial 4.1.1 a des objectifs de développement durable (ODD). Les trajectoires calculées surestiment donc les progrès accomplis par rapport à l’indicateur 4.1.1 a, mais elles constituent néanmoins des estimations utiles pour illustrer le rythme de l’apprentissage.

Dans de nombreux pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, les trajectoires d’apprentissage révèlent que le rythme de l’apprentissage est bien trop lent pendant les premières années

Le Viet Nam est un bon exemple de pays aux performances relativement élevées. Pendant les premières années d’école, la plupart des enfants vietnamiens apprennent les compétences de base en lecture.
Dans de nombreux autres pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, la trajectoire d’apprentissage est beaucoup plus horizontale. En moyenne, seul un enfant sur quatre maîtrise actuellement les compétences de base en lecture en troisième année.
Le faible niveau d’apprentissage persiste à mesure que les enfants progressent dans le système scolaire. Dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure inclus dans l’ensemble de données, à peine plus de la moitié des élèves de sixième année maîtrisent ce que l’on considère généralement comme des compétences en lecture de deuxième ou troisième année.
Néanmoins, la trajectoire moyenne cache des variations d’un pays à l’autre. Dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure inclus dans l’ensemble de données, entre 3 et 76 pour cent des enfants savent lire en troisième année. Cet écart montre que les pays qui s’engagent à améliorer l’apprentissage de base peuvent y parvenir, même à des niveaux relativement faibles de revenu national.

Les pays souhaitant remédier au faible niveau d’apprentissage doivent se concentrer sur les politiques suivantes :

  • Mesurer les compétences de base et leur donner la priorité, dès les premières années.
  • Aligner l’instruction sur le rythme d’apprentissage réel des enfants. On peut procéder de plusieurs manières, notamment en définissant des objectifs d’apprentissage clairs axés sur l’apprentissage de base, en ajustant le rythme du programme d’enseignement et en aidant les enseignants à comprendre les niveaux d’apprentissage actuels des enfants ainsi qu’à ajuster leur enseignement en conséquence.

Simulations de politiques : accès et apprentissage

Nous pouvons utiliser les trajectoires d’apprentissage pour comparer l’incidence possible de différentes politiques. Ici, nous simulons l’incidence de politiques visant à améliorer l’accès et l’apprentissage. Les politiques axées sur l’accès visent à augmenter le nombre d’années que les enfants passent à l’école. Elles comprennent des politiques telles que l’enseignement primaire et secondaire gratuit, la construction d’écoles, le passage automatique au niveau supérieur, et d’autres politiques axées principalement sur la scolarisation ou l’achèvement scolaire. Les politiques axées sur l’apprentissage visent à faire en sorte que les enfants en apprennent davantage pendant chaque année d’enseignement. Par exemple, on peut définir et mesurer les progrès par rapport à des objectifs d’apprentissage clairs, réaligner l’instruction sur le rythme d’apprentissage des enfants, et favoriser un enseignement efficace.

Chaque enfant doit avoir accès à l’école, et la scolarisation des enfants constitue une première étape indispensable vers l’apprentissage universel. Néanmoins, ces simulations montrent que la seule amélioration de l’accès ne suffira pas à résoudre les problèmes d’apprentissage. À l’inverse, si l’on améliorait l’apprentissage à chaque niveau d’enseignement en s’alignant sur le rythme des pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure affichant les meilleures performances, on pourrait en tirer de grands bénéfices.

Simulations de l’incidence relative d’une scolarisation universelle et d’un apprentissage plus riche par année d’enseignement dans des pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure

La différence de performance entre les pays affichant les performances les plus faibles et les plus élevées tient à la fois à la fourniture d’un meilleur accès à l’école et, en particulier, au fait de permettre aux enfants d’en apprendre davantage pendant chaque année d’enseignement.
Ces simulations montrent les trajectoires par âge. Elles englobent les enfants aussi bien scolarisés que non scolarisés. Étant donné que les enfants non scolarisés présentent généralement un niveau d’apprentissage plus faible, ces trajectoires sont plus plates que celles par année d’enseignement.
Si l’on fait la moyenne des cinq pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure affichant les performances les plus faibles et des cinq pays des mêmes catégories affichant les performances les plus élevées, seuls 8 pour cent des enfants de 9 ans savent lire à un niveau approprié pour leur âge.
La simulation de l’accès simule ce qui pourrait se passer si tous les enfants étaient scolarisés. Pour cela, elle estime ce qui se passerait si tous les enfants qui n’avaient jamais fréquenté l’école ou qui l’avaient abandonnée avaient atteint les mêmes niveau d’enseignement et niveau d’apprentissage moyens que leurs pairs scolarisés du même âge. Dans les cinq pays affichant les plus faibles performances, les simulations suggèrent que le nombre d’enfants de 9 ans sachant lire augmenterait alors de 1 point de pourcentage.
Dans ces pays, si les enfants de 9 ans continuaient d’atteindre le même niveau d’enseignement qu’à l’heure actuelle, mais qu’ils apprenaient autant par année d’enseignementque les enfants des pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure affichant les meilleures performances, alors 43 pour cent d’entre eux sauraient peut-être lire, soit une augmentation de 35 points de pourcentage.

Simulations de politiques : égalité

Les trajectoires d’apprentissage constituent également un outil utile pour comprendre les différences d’apprentissage entre certains groupes au sein des pays. Ici, nous comparons l’apprentissage des riches et des pauvres, et nous simulons l’incidence de politiques visant à réduire les inégalités entre eux.

Si l’on fait la moyenne de tous les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure inclus dans l’ensemble de données, les enfants issus de familles riches (quintile des familles les plus riches) vont davantage à l’école et en apprennent davantage à chaque niveau d’enseignement par rapport aux enfants issus de familles pauvres (quintile des familles les plus pauvres). La simulation de l’égalité d’accès montre ce qui pourrait se passer si, à la place, les pauvres étaient autant scolarisés que les riches, tandis que la simulation de l’égalité d’apprentissage montre ce qui pourrait se passer si, à la place, les pauvres en apprenaient autant que les riches à chaque niveau d’enseignement. Dans les deux scénarios, et en particulier dans la simulation de l’égalité d’apprentissage, les inégalités diminueraient.

Néanmoins, même les enfants issus de familles riches ne reçoivent pas une éducation de très bonne qualité. Près de la moitié des enfants issus de familles riches ne maîtrisent pas les compétences de base en lecture, ce qui limite l’incidence possible des politiques axées sur l’équité. Les simulations de l’égalité entre les garçons et les filles, ou entre les enfants issus des milieux urbains et ruraux, montrent des bénéfices encore plus limités.

Les pays souhaitant remédier au faible niveau d’apprentissage doivent retenir que la réduction des inégalités entre les groupes au sein d’un pays ne constitue qu’une partie de la solution. Il est tout aussi urgent de procéder à des changements systémiques pour améliorer l’apprentissage de tous les enfants, riches et pauvres, garçons et filles, en milieu urbain et rural, pour passer d’un système faiblement performant à un système très performant.

Les simulations d’une égalité parfaite entre les enfants issus des familles riches et pauvres montrent une incidence limitée sur l’apprentissage dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure

Les enfants issus de familles pauvresprésentent une trajectoire d’apprentissage inférieure à celle des enfants issus de familles riches. Si l’on fait la moyenne de 23 pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, seuls 19 pour cent des enfants issus de familles pauvres maîtrisent les compétences de base en lecture à l’âge de 9 ans.
La première simulation montre ce qui pourrait se passer si les enfants issus de familles pauvres étaient autant scolarisés que les enfants issus de familles riches (s’agissant de l’année d’enseignement atteinte par âge). Si l’on fait la moyenne des 23 pays, une telle égalité ne ferait augmenter les compétences de base en lecture que de 4 points de pourcentage à l’âge de 9 ans.
La deuxième simulation montre ce qui pourrait se passer si les enfants issus de familles pauvres maintenaient leur niveau de scolarisation actuel (c’est-à-dire s’ils atteignaient la même année d’enseignement qu’à l’heure actuelle) mais qu’ils en apprenaient autant par année d’enseignement que les enfants issus de familles riches. Une telle égalité ferait potentiellement augmenter les compétences de base en lecture de 17 points de pourcentage à l’âge de 9 ans.
Si les enfants issus de familles pauvres étaient autant scolarisés et en apprenaient autant que les enfants issus de familles riches (c’est-à-dire si les pauvres avaient la même trajectoire que les riches), les compétences de base en lecture des enfants issus de familles pauvres pourraient augmenter de 29 points de pourcentage à l’âge de 9 ans.
Néanmoins, près de la moitié des enfants ne maîtriseraient toujours pas les compétences de base en lecture. Même les enfants issus de familles riches ne reçoivent pas une éducation de bonne qualité dans de nombreux pays.

Créez vos propres trajectoires d’apprentissage et simulations de politiques

Vous trouverez ci-dessous un outil vous permettant de créer vos propres trajectoires d’apprentissage et simulations de politiques. Vous pouvez examiner les données de multiples pays concernant à la fois les compétences de base en lecture et celles en mathématiques.

Pour rappel, les compétences en lecture sont mesurées par le fait que les enfants puissent lire à voix haute une histoire simple de 70 mots et répondre à cinq questions s’y rapportant. Les compétences en mathématiques sont mesurées dans quatre domaines (identification des nombres, différentiation des nombres, addition simple et suites de nombres) à l’aide de 21 questions simples. On considère qu’un enfant maîtrise ces compétences de base en lecture et en mathématiques s’il répond correctement à toutes les questions. Ces compétences correspondent généralement au niveau de la deuxième ou de la troisième année, et sont inférieures au niveau de compétence minimal défini par l’indicateur mondial 4.1.1 a des ODD.

Constructeur de trajectoires d'apprentissage

Les tendances d’apprentissage varient grandement d’un contexte à l’autre. Cet outil vous permet d’élaborer, de comparer et d’exporter les trajectoires qui sont les plus pertinentes pour vous. Vous pouvez visualiser et comparer les trajectoires de différents pays, ou bien générer et comparer les trajectoires de certains groupes au sein d’un pays.

Conclusion

Les trajectoires d’apprentissage révèlent la vitesse à laquelle les enfants acquièrent les compétences d’apprentissage de base. Elles constituent un outil important pour sensibiliser le public aux faibles résultats d’apprentissage et aider les décideurs politiques à planifier des mesures correctives.

Remerciements

Le contenu de cette page web a été créé par le programme RISE (Research on Improving Systems of Education), qui est un programme de recherche à grande échelle sur les systèmes d’éducation soutenu par des financements du ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO) du Royaume-Uni, the ministère des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT) de l’Australie, et de la Fondation Bill et Melinda Gates. Ce programme est géré et mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat entre Oxford Policy Management and the Blavatnik School of Government à la Université d'Oxford.

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